07 décembre 2005

Z’aime ou Z’aime pas…


Comment le goût vient-il aux enfants ?
Chaque période de la vie de l’enfant est une étape dans la constitution du goût qui se développe à partir des expériences gustatives déterminées par de multiples facteurs ethniques, familiaux, affectifs, sociaux…
  • Comment s’établissent les choix alimentaires des jeunes enfants ?
  • Comment évoluent-ils avec l’âge ? A quels facteurs sont il corrélés ?
« LES PRÉFÉRENCES ALIMENTAIRES DES DEUX/TROIS ANS : LE CLAFOUTIS AU JAMBON EN TÊTE »

D’une façon générale les aliments préférés
des enfants sont :
  • les aliments énergétiques type pâtes, gnocchis…
  • les aliments de provenance animale type steak haché…
  • les aliments blancs ou bruns,
  • les aliments ludiques, onctueux et cuisinés

A l’inverse, les enfants rejettent les aliments fibreux, crus, verts et composés (c’est-à-dire identifiables).

Attention les Mamans, voici le best of alimentaire de vos mouflets:
  1. le clafoutis au jambon se situe en tête,
  2. suivi des œufs à la coque,
  3. puis des frites et, plus étonnant,
  4. de la tarte au thon (…).
En queue de liste on trouve les tomates provençales, le chou-fleur en
salade, les endives en salade, la salade braisée et enfin un plat qui suscite
l’aversion des petits (et souvent des plus grands) : les endives braisées.

Autre observation : les préférences alimentaires des enfants évoluent (ouf !)
Ainsi la consommation du riz, du fromage blanc, du fromage Gervais demi-sel, des gnocchis, du pamplemousse, du Brie et du Coulommiers
progresse au fil du temps tandis que celle du poulet, des œufs durs béchamel, des pommes de terre vapeur, des rognons et de divers légumes
(épinards, carottes Vichy, haricots…) diminue.

Remarque : Il est exceptionnel qu’un enfant ne mange Rien (1 cas sur 1000 et toujours dans un contexte de maladie).

Les néophobies alimentaires, qu’est-ce que c’est ?
Il existe chez la majorité (oui la majorité…) des enfants entre deux et huit ans (77 % des enfants de cette tranche d’âge, selon certaines études) une période de néophobie alimentaire, marquée par un refus de consommer des aliments inconnus.

Elle s’atténue progressivement entre sept et dix ans.

LA SOLUTION ? inciter l’enfant à goûter l’aliment de façon répétée. Attention le dégoût pour l’aliment ne doit pas être trop puissant ;
l’aliment ne doit pas être trop différent de ce que l’enfant connaît ; la présentation de l’aliment rejeté doit, bien entendu, être entrecoupée de la présentation d’aliments appréciés par l’enfant ; enfin, et c’est le point le plus important, il est nécessaire que l’aliment qui fait l’objet
d’un processus de familiarisation (« Mange tes légumes ! ») soit
associé à des facteurs positifs :
-l’effet rassasiant- des pâtes, par exemple, plus important et plus rapide explique peut-être dans cet ordre d’idée que les enfants les préfèrent aux haricots verts.
- les facteurs d’ordre affectif- la plupart des enfants qui ont un goût très modéré pour un aliment se mettent à l’apprécier s’ils côtoient à la même table plusieurs jours de suite des enfants qui consomment volontiers cet aliment.
Donc, la notion de contexte social, la présence d’un adulte ou comme récompense d’un bon comportement sont des fondamentaux …

En Pratique :
DEDRAMATISER ! elle est une étape normale du développement de l’enfant ;
ATTENTION à l’influence positive du contexte affectif favorable: manger avec l’enfant, lui montrer le plaisir que l’on prend soi-même à
consommer certains aliments ;
enfin EVITER de parler de mauvaises notes à table…

BON COURAGE !

D’après les communications de V. Boggio, pédiatre, hôpital du Bocage, Dijon et de N. Rigal, chercheur en psychologie, Université de Paris X-Nanterre

Aucun commentaire: