31 janvier 2006

« la Popote Academy »

Depuis plusieurs jours , je réfléchissais à un mémento, un pense-bête de l’alimentation de l’enfant ; et puis les idées ont fusé !
libre à vous de l'alimenter...

1. Sous-estimer l’intuition d’une mère quand il s’agit de nourrir son enfant.
2. Sous-estimer l’influence des grand-mères dans la conduite de l’alimentation des enfants. Les connaissances et les produits ont évolué depuis qu’elles ont nourri leurs propres enfants.(éviter sandwich aux pommes de terre ou bananes à tous les repas…) « mieux vaut faire envie que pitié ! » n’est-ce pas Mamy Coco !
3. Décourager une femme (normale) d’allaiter son enfant (normal) aussi longtemps qu’elle le désire (un an ou plus). SANS SE CACHER …
4. Allaiter son enfant quand on est macrobiote ou végétalienne . Il peut courir un risque (syndrome par carence en vitamine B12, par exemple).
5. Contester que les besoins énergétiques de nourrissons ou d’enfants de même âge et de même poids varient du simple au double.
6. Obliger un nourrisson à finir son biberon. C’est la satiété, plus que l’appétit, qui règle la prise alimentaire.
7. Prescrire un lait hypoallergénique à un enfant sans justification solide. Ça coûte cher.
8. Interdire l’eau du robinet pour la préparation des biberons, sauf si un arrêté municipal indique que l’eau n’est pas potable ou que la concentration de nitrates dépasse 50 mg/l. La consommation des carottes, qui peuvent en contenir 2000 mg/kg, n’est pas réglementée.
9. Mettre de l’eau de Javel dans une bouteille d’eau minérale vide. Bonjour les dégâts liés à la préparation hâtive d’un biberon nocturne !
10. Conserver plus de trois jours au réfrigérateur une brique ouverte d’un lait stérilisé. Les contaminations bactériennes sont rapides.
11. Oublier (…) de nettoyer son frigo, une fois par semaine ; c’est un minimum.
12. Croire que les laits de suite sont plus riches (?) que les laits pour nourrissons (alias laits 1er âge). On peut utiliser ces derniers aussi longtemps qu’on le v(p)eut.
13. Prescrire une cuillerée de farine dans le biberon du soir à un nourrisson de deux mois pour que ses parents puissent dormir. Le cycle de longue durée de sommeil nocturne apparaît vers trois mois, avec ou sans farine.
14. Prescrire un jus de fruit à 10 heures. Tous les laits pour nourrissons contiennent cinq fois plus de vitamine C qu’il n’en faut pour éviter le scorbut.
15. Etre conscient du fait que les tisanes et autres boissons n’ont aucune valeur reconnue pour les nourrissons et peuvent même leur nuire.
16. Oublier que le bavoir constitue le traitement le plus simple des régurgitations rares et isolées.
17. Changer de lait quand les selles changent. La fréquence et la couleur des selles d’un nourrisson ne sont pas (encore) réglementées.
18. Réveiller le pharmacien de garde parce qu’on a épuisé le Nidal2® alors que la voisine aurait volontiers prêté son Gallia premium 2®. L’appétit et le tube digestif de bébé n’auraient pas décelé de différence.
19. Croire qu’un enfant qui mange déjà à la cuillère, qui est déjà à quatre repas, qui mange déjà des légumes… est promis à un avenir intellectuel plus brillant que les autres.
20. Mélanger dans un biberon du lait, des légumes et du sel pour que le nourrisson découvre de nouveaux goûts. Les goûts de quoi ?
21. Sacraliser la date de quatre mois comme date virage de l’alimentation humaine. Aujourd’hui, la diversification alimentaire est souvent débuté après 6 mois.
22. Confondre le tube digestif d’un nourrisson de quatre mois avec un tube à essais. Il n’est pas nécessaire, dès la première semaine de la diversification, d’essayer tous les légumes du marché.
23. Négliger l’intérêt des laits de suite. Ils préviennent l’anémie ferriprive comme la vitamine D prévient le rachitisme.
24. Composer les repas de l’enfant avec de la viande à chaque repas, sept jours sur sept. Les apports protéiques sont toujours suffisants.
25. Faire réchauffer au micro-ondes un fond de biberon sans réduire la durée habituelle de chauffage. Brûlure œsophagienne assurée.
26. Faire chauffer par principe le lait du matin. Les enfants qui le boivent à température ambiante ne peuvent pas se brûler .
27. Conseiller systématiquement le lait demi-écrémé. Il contient deux fois moins d’acide linoléique.
28. Oublier qu’un dessert d’enfant peut être constitué de bonbons ou de chocolat. Sinon, quand en consommera-t-il ?
29. Interdire certains aliments entre dix-huit mois et trois ans. Il faut tout essayer à cet âge, car la néophobie qui apparaît ensuite limite les nouvelles expériences.
30. Donner du Fluor systématiquement à son enfant. La teneur en fluor des eaux de distribution publique y est supérieure à 0,5 mg/l.
31. Coucher un enfant avec un biberon d’eau sucrée dans son lit, voire de Cola (si, si ça existe !). Bonjour la dentition!
32. Prêcher que les aliments préférés des enfants sont les plus « mauvais » pour leur santé (et inversement).
33. S’inquiéter des « calories vides » (les bonbons !!!) chez un gros mangeur. C’est chez les petits mangeurs que les apports élevés en saccharose risquent de limiter les apports vitaminiques et minéraux.
34. Imposer à son nourrisson un régime «draconien» pour prévenir le diabète. Rien ne le justifie.
35. Cautionner l’institution de casse-croûte et de goûter à l’école maternelle. Et demander ensuite à l’école primaire de faire de l’«éducation nutritionnelle » pour lutter contre les grignotages.
36. Critiquer la restauration scolaire. C’est le seul lieu de restauration hors foyer où la qualité nutritionnelle des repas est réglementée et contrôlée.
37. Tenir à l’écart les pères lorsqu’on parle d’alimentation infantile. La compétence en puériculture n’est pas un caractère sexuel secondaire .

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